Un nouveau départ? ( Huddy)

Une patiente a eut des complications alors que l'on venait de lui administrer un traitement qui aurait dû la remettre sur pieds. Malheureusement, ce n'est pas le bon alors on repart à zéro. Après une heure à réfléchir avec mon équipe on a trouvé une nouvelle piste et donc un nouveau traitement. J'ai demandé à Foreman de s'en occuper en donnant pour excuse que je devais y aller, que l'on m'attend. Et pour une fois mon excuse est vraie. C'est donc aux alentours de huit heures que je sortis de l'hôpital.

Arrivé devant la grande maison de la doyenne de l'hôpital où je travaille, je descendis de ma moto et quitta mon casque que je pris sous mon bras. J'attrape ma canne et commence à marcher en direction de la maison. Une fois devant la porte, je ne prends même pas la peine de frapper et j'entre. Il faudra qu'elle s'y fasse. Je jette ma veste sur le dossier du canapé à côté de Cuddy et dépose mon casque sur le table de la salle à manger. Je la vois se retourner, je lui adresse un léger sourire.

_ « Désolé du retard. Ça le fait vraiment pas pour un premier rencard ... » lui lançais-je en prenant un air quelque peu innocent.

Et là, je ne sais plus quoi faire quoi dire. La vie de petit couple, je ne connais pas. Stacy l'avait bien compris, je ne suis vraiment pas dans mon environnement. Je n'ai jamais été très romantique, en tout cas pas volontairement, et je n'allais certainement pas le devenir du jour au lendemain.

Elle me répondit qu'il n'y a pas de mal, qu'elle avait été prévenu par Chase. Il n'y a pas de problèmes alors. Elle déclara qu'elle devait de toutes façons faire la cuisine et me demanda si je préférais que l'on mange maintenant ou plus tard. Je rigola doucement discrètement en me rappelant la conversation avec Wilson à la cafétéria, ce dernier qui disait qu'il ferait la cuisine pour faire plaisir à la jeune femme. Moi, je n'ai même pas besoin d'en prendre la peine. Je scruta de fond en comble la maison de mes yeux bleus en silence, ne répondant pas de suite à ma patronne et en quelques sortes "petite amie". On voit la différence entre l'habitation de la directrice de l'hôpital et l'appartement du diagnosticien qu'elle a engagé.

_ « Si tu veux manger maintenant, on peut faire comme ça. » lui lançais-je en ayant pris compte de l'avoir tutoyer.

Quoi ? On allait pas se vouvoyer toute notre vie non plus. Je la vis se rapprocher doucement et après lui avoir répondu, je la suivis jusqu'à notre petit repas. S'occuper de cas complexes, ça creuse, faut pas croire. Je ne toucha et ne fis rien, attendant les ordres de Madame, ne voulant pas mal me faire voir pour notre premier rendez-vous, même si elle a déjà une petite, voir grande, image de moi en tête depuis bien longtemps.

Elle me lança que j'avais su faire comme chez moi tout à l'heure et que donc je peux continuer maintenant que j'ai commencé. Oh, elle ne me donnera pas d'ordres, une bonne chose à savoir. Je souris tout seul à cette pensée et m'assis sur une chaise placées autour de la table de la salle à manger, en face de Lisa. Elle me servit une assiette qui me donna de suite faim et elle se servit à son tour. Elle me souhaita bon appétit, je lui retourna en lui souriant. Pour une fois que je vais passer une bonne soirée, en agréable compagnie pourquoi me priver de sourire et de rigoler ? Comme dit Wilson, peut-être bien que j'ai le droit d'être heureux. Même si je n'en suis pas totalement sûr, mais bon ... Ça ne me coute rien d'essayer. Même si je suis presque certain que cela va la surprendre, je décida de m'aventurer sur la pente glissante :

_ « On pourra emménager ensemble ? Non ? Parce que j'en ai marre de vivre avec Wilson, il regarde des séries à deux balles le soir. Vu qu'on à qu'une télévision, je m'abrutis devant. »

Je sais bien que cela va l'étonné que je passe directement à cette étape, mais Wilson à aussi le droit d'avoir son chez soi sans m'avoir dans les pattes. Et de même pour moi, maintenant que j'ai Cuddy avec moi. Je pris une bouchée de mon assiette en parcourant toute la cuisine du regard, comme si j'essayais de m'encrer la pièce dans la tête.

Je l'entendis rigoler et la vis sourire en relevant le nez de mon assiette. Comme quoi, j'arrive à la faire rire de temps en temps. Je lui souris également, fier de moi et elle me répondit qu'elle est d'accord en argumentant en me disant que c'est moi qui me lance dans cette étape alors que j'avais déjà du mal pour une relation sérieuse. Elle continue en me déclarant ne pas pouvoir refuser une telle demande surtout que cette dernière à l'air de bien la tenter. Elle termine en me demandant ce que regarde Wilson et me mis en garde car elle peut regarder les mêmes que mon meilleur ami. J'avale difficilement ma bouchée avant de réfléchir à ma réponse. J'ai utilisé Wilson comme excuse pour lui demander à ce que l'on emménage ensemble sans avoir à sortir de grands mots. Je bafouille un peu au début avant de sortir clairement en rigolant :

_ « Des séries dramatiques dont je n'ai pas retenu le nom, pas que ça à faire ! »

Je la regarde manger en silence, un sourire en coin ayant fait son apparition. Je pense avoir fait le bon choix en me lançant dans une relation sérieuse avec elle, surtout que Wilson n'était pas contre et heureusement. Je me tourne et observe minutieusement le salon avant de me retourner vers Lisa.

_ « Par contre, il va falloir faire de la place pour mon piano. » lançais-je très sérieusement à la jeune femme.

Elle me répondit que cela était peu important de savoir ce que regarde Wilson car de toutes façons, elle ne regarde la télévision que rarement. Bien trop occupée à l'hôpital, c'est bien rare si elle passe une journée entière chez elle. On pourrait dire que sa maison n'est pas celle-ci mais que c'est plutôt l'hôpital son chez elle. Je souris lorsqu'elle me demande si je suis sérieux à propos de mon piano. Bien sûr que je le suis, je décide même de lui répondre assez sérieusement ne pouvant m'empêcher de rire devant son air si étonné. Le même que Wilson lorsque je lui ai dit la même chose, lorsque l'on discutait d'emménager ensemble.

_ « Si tu me veux moi, tu dois également avoir mon piano. Et mes guitares, mais ça, ça prend moins de place ... » lui déclarais-je un sourire accroché aux lèvres.

Je termine à mon tour mon assiette et cherche un moyen, un geste ou une parole pour relancer la discussion. Pour ainsi éviter de laisser un vide s'installer.

_ « On peut peut-être regarder la télévision, non ? Vu que tu n'as pas souvent le temps de le faire. En plus, ce soir tu as le droit à un gros bonus, je suis là. Qui n'aimerait pas avoir l'accro des films en tout genres à ses côtés dans cette situation ? »

Sans mes instruments de musique, je ne suis rien. Et ça, je pense qu'elle l'a compris, c'est surement pour cette raison qu'elle me répondit qu'elle essayerait de faire de la place pour que mon piano rentre dans le salon. Je lui souris doucement comme pour la remercier. Elle me lance ensuite que je peux aller m'asseoir, qu'elle me rejoint une fois tout rangé. Je me dirige donc vers le salon avec la permission de Cuddy pour choisir le film que je veux. Je saute sur le canapé et dépose ma jambe droite sur la table basse. Je me la masse discrètement et prends une pilule de vicodin, après avoir guetté que Cuddy ne regardait pas dans ma direction. Maintenant que l'on est "ensemble", elle va sûrement vouloir m'aider à arrêter cette sois-disant drogue. J'avale le comprimé rapidement en sentant une pression sur mes épaules. Je relève doucement la tête et croise le regard de Lisa. Je lui propose alors de venir s'asseoir et continue de changer de chaines sans rien trouver de très intéressant à regarder.

_ « Rien de très spécial, ce soir. Si tu veux changer vas-y ... » lui lançais en déposant la télécommande entre nous.

Je garde ma main sur ma cuisse qui me lance de plus en plus ces temps-ci avant de déposer mon regard sur celle-ci en silence.

En me voyant masser discrètement ma cuisse, Lisa me demande assez préoccupée si elle me fait encore mal. Au début on pense qu'à force de sentir une affreuse douleur persistante dans la jambe, tous les jours, on s'y fait. Mais c'est loin d'être vrai. La douleur reste et l'intensité de cette dernière ne change pas. Prendre de la vicodin me fait penser que ça va mieux, alors que cela ne change que très peu de choses à ce que je ressens. Je détourne alors le regarde sur la télévision, et je réfléchis à quoi lui répondre, ne voulant pas l'ignorer comme je le fais d'habitude.

_ « Toujours ... » lâchais-je doucement en continuant de me masser.

Elle continue en disant qu'elle ne veut pas changer, sous prétexte que si je dis qu'il n'y a rien, elle me croit. Elle suppose bien, dans ces situations je prends ma guitare ou je m'installe devant mon piano et joue quelques morceaux que je connais par cœur. Elle me propose d'aller chercher sa guitare de la fac dans un vieux carton. Le fait qu'elle doit être toute poussiéreuse ne me dérange absolument pas, on la nettoiera.

_ « Ouais, je veux bien, ça me changera les idées. » répondis-je en hochant légèrement la tête.

Si ça peut me faire oublier ma jambe, ce serait une bonne, voir une très bonne chose et je ne suis pas contre, loin de là.

Jouer de la musique pour moi, ce n'est pas seulement effleurer les touches d'un piano ou encore gratter les cordes d'une guitare. Non, c'est bien plus que ça, une passion. Je joue lorsque j'ai besoin de m'évader, de changer d'air, de penser à autre chose qu'aux cancers ou encore aux tumeurs surtout quand je suis seul. Comme on dit, mieux vaut être seul que mal accompagné, mais bien sûr dans le cas présent, je suis en bonne compagnie, on ne peut pas dire le contraire. Des gens vont courir ou encore font une -ou plusieurs, c'est d'ailleurs plus souvent plusieurs- partie de poker pour se changer les idées, moi je joue de la musique.

J'arrête de jouer au bout de quelques morceaux, je ne pourrais pas vous dire le nombre exact, je ne les ai pas compté. Après avoir fixé longuement la guitare et après avoir enlevé quelques grains de poussière qu'il restait, je pose mon regard sur Lisa qui a l'air d'apprécié ce que je joue. Ça fait toujours plaisir.

_ « A ton tour ? Mes doigts ont besoin d'une pause. » lui lançais-je en lui tendant légèrement la guitare en souriant, sachant qu'elle hésiterait ou qu'elle refuserait tout court.

Après, si elle n'y a pas touché depuis la fac, cela va être difficile de se remettre dedans. Dur, mais pas impossible. Surtout qu'à la fac, on n'apprenait pas non plus des morceaux très compliqués. Sur le coup, après avoir dit cette phrase, je me sentis gêné. Gêné de ne savoir quoi dire de plus à Lisa. Aucune phrase ni aucun mots ne me vint à l'esprit, je décide alors de garder le silence, préférant ce dernier à une connerie de ma part.

Un coup d'œil à l'horloge de la cuisine qui indique vingt deux heures. A peu près, j'ai détourné le regard avant de lire combien de minutes indique la grande aiguille. Et enfin, une phrase me vint à l'esprit, certes pas des plus intelligentes mais bon, on ne peut pas tout avoir, hein !

_ « Vu qu'on sort ensemble, je ferais moins de consultations ? »

Alors que je rigole tout seul pour le moment, j'attends une réponse de la part de la jeune femme.

Je souris lorsqu'elle se décide à attraper l'instrument. Elle me fixe un long moment, je la sentis hésiter et je lui lance un hochement de la tête pour lui dire d'essayer. Après tout, ça ne coûte rien d'essayer, si il le faut je l'aiderais. Elle réussit à aligner plusieurs notes de sortes à composer une mélodie, elle aussi réussie à mon goût. Elle me déclare ne pas penser avoir autant de talent que moi, je lui adresse un sourire en lui donnant quelques conseils sur comment tenir la guitare et surtout comment placer ses doigts sur les cordes pour améliorer la qualité des sons. Je lui attrape alors doucement les mains tout en lui expliquant tout ça, je lui place correctement les mains sur l'instrument en lui demandant de rejouer. Je ferme les yeux pour mieux entendre les sons produits par la guitare et souris fier d'avoir réussi à faire rejouer de la guitare à Lisa qui n'y avait pas touché depuis la fac. Je remis ma main sur la sienne quelques secondes pour la retirer quelques minutes après, lorsqu'elle répondit à ma question.

Elle me répondit que si je voulais que tout l'hôpital ai des doutes sur notre relation, ce serait le meilleur moyen. Que cela pourrait-être un signe de rapprochement entre nous. Elle continue en me disant qu'elle ferait comme elle le fait déjà et qu'elle donnerait certaines heures de consultations aux infirmières, mais qu'en ce moment ce n'est pas vraiment la joie avec tous les dossiers. J'affiche un petit air étonné, moi qui pensais qu'elle allait refuser sans même réfléchir, je me suis trompé. Je les ferais mes consultations, je ne veux pas me servir de notre relation pour alléger mes heures de travail à l'hôpital.

Après un long silence dans la pièce, ne sachant que dire ou que faire à cette heure-ci du soir, chacun de nous deux garda le silence.

_ « Et maintenant ? » demandais-je voulant savoir comment elle voyait cette soirée se terminer.

Je la regarde poser la guitare sur la table basse installée en face de nous alors que je réfléchis à des tas de choses. Notre relation, où va t-elle nous mener ? Comment va réagir Wilson lorsque je vais lui annoncer ? Le prendra t-il plutôt bien avec son sourire aimable si légendaire ou m'en voudra t-il ? Pleins de questions hante mon esprit et j'essaye de les prendre une par une en tentant d'y répondre le plus logiquement possible. A mon avis, Wilson ne m'en voudra pas mais sera plutôt fier et heureux que j'ai enfin tenté quelque chose avec Lisa, peut-être que mon avis est changé par mes espérances ... Je me frotte légèrement le front, manie que j'ai lorsque je suis angoissé ou que je ne trouve pas de solutions à un problème. Pour ce qui est de notre relation avec Lisa, je ne changerais pas pour autant. Si il y a un mauvais tour à lui jouer, je lui jouerais, je ferais toujours tout pour ne pas aller en consultations en me renseignant bien avant pour savoir si cette attitude la dérangera. Comme avant ... Je continuerais également de faire des trucs complétement tordus avec les patients pour à la fin, les soigner.

Elle me sortit de mes pensées en déposant ses lèvres sur les miennes. Par pur réflexe, je ferme les yeux, pourquoi ? Bonne question. C'est comme ça, c'est tout, ça ne s'explique pas. Je dépose ma main sur la sienne en prolongeant le baiser. Pour le moment, je ne préoccupe plus ni de la guitare, ni de la douleur dans ma jambe, ni de l'heure tardive qu'il est même les questions que je me posais ont disparues, pour mieux vivre ou profiter le moment surement. En fait, je n'aurais su expliquer ce que je ressens à cet instant présent avec elle. Une drôle de sensation, à vrai dire. Sensation peut-être bizarre mais pas déplaisante, pas le moins du monde ...